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La partition du Québec est déjà en marche !

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L'histoire et ses processus politiques ne sont pas statiques. D'évidence, les autorités fédérales ont fait, continuent de faire et feront éventuellement tout ce qu'il leur est possible pour éviter la sécession du Québec en misant non seulement sur la peur de la partition mas encore en préparant activement celle-ci de manière à rendre géopolitiquement irréalisable l'indépendance du Québec.

Dans son article du 29 février dernier, «Un plan de partition», Louis Côté propose avec justesse qu'une motion de l'Assemblée nationale déclare ou réaffirme la souveraineté du Québec sur le Nord de la province.

Mais n'est-il pas déjà trop tard, tant pour notre soi-disant gouvernement-national-qui-dort-au-gaz que les souverainistes qui s'examinent le nombril avec la question de savoir "qui est ou n'est pas Québécois" ?

Au cours des dernières années, outre Montréal, un deuxième centre de gravité stratégique s'est dessiné dans le Nord Québécois, au Nunavik surtout et, dans une moindre mesure, à la Baie James.

C'est dans le Nord Québécois que le gouvernement fédéral a démontré avec le plus de perspicacité sa volonté de consolider stratégiquement l'échiquier géopolitique en vue d'une partition de fait du Québec.

Le très important "Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Nunavik" de décembre 2006 s'est conclu entre le Canada, le Nunavut et la Société Makivik sans que le gouvernement du Québec ait son mot à dire et, de mémoire, sans que le gouvernement Québécois n'émette quelque commentaire public ou réaffirmation du principe la souveraineté de notre juridiction provinciale sur ces territoires.

Je presse les lecteurs de prendre connaissance de ce gravissime accord (1) par lequel le gouvernement fédéral attribue en propre aux seuls 10 000 habitants du Nunavik des droits de propriété (fonciers et tréfonciers) sur 80% des iles de la région marine limitrophe (5 100 kilomètres carrés), pourtant réclamées par le Québec, ainsi qu'une fraction de cette région (400 kilomètres carrés), sera partagée avec les Cris d'Eeyou Istche . Et ce n'est pas tout, on y inclut également une portion du Labrador Terre-Neuvien.

Il n'est pas inutile de rappeler que des minières étrangères ont déjà conclu des ententes d'exploitation, directement avec Makivik, prévoyant le versement aux Inuit de redevances, lesquelles, compte tenu du faible nombre d'habitants, constituent en perspective des sommes astronomiques, du moins non négligeables.

Comme l'indique le gouvernement fédéral, « L'Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Nunavik apportera la certitude relativement à tous les droits ancestraux que les Inuits du Nunavik ont à l'égard des terres et des ressources ».

Qu'est-ce dire ? C'est simple : rendre inextricable toute question touchant l'intégrité du territoire Québécois par des dispositifs de chevauchements de souverainetés dans la partie la plus importante, aspect ressources, du territoire Québécois. C'est le « Plan "B"» dans son volet pacifique.

Dans son volet moins pacifique, (en excluant l'intervention militaire au Sud) c'est l'hypothétique mais plausible déclaration unilatérale d'indépendance du Nunavik, activement soutenue par l'armée canadienne déjà présente avec ses "Rangers" paramilitaires Inuits avec, bien entendu, le soutien financier des compagnies minières présentes le long du littoral de l'Ungava.

Vous croyez sans doute qu'un État ne comportant qu'une dizaine de milliers d'habitants au seuil de la pauvreté ne puisse voir le jour ? - Attendez voir. C'est exactement le type de micro-États artificiels que les colonialistes britanniques ont mis sur pied dans le Golfe Persique. À l'école de leur monarchie héréditaire, c'est l'ultime carte du gouvernement "Royal" du Canada à l'exception de l'intervention militaire, et qui pourrait inclure l'option du rattachement politique du Nunavik au Nunavut pour un "grand État Inuit"à l'intérieur des limites territoriales canadiennes. En tout cas, la table est mise et il faut y porter attention.

Je terminerai ce trop court billet par l'énoncé des considérations suivantes que j'estime importantes :

-1 : La « Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l'État du Québec » donne un certain confort psychologique, mais elle n'est pas appliquée. En effet, bien que son article 9 stipule que « Le gouvernement doit veiller au maintien et au respect de l'intégrité territoriale du Québec », celui-ci n'en fait rien, alors que trop de souverainistes continuent de concentrer leur attention sur les questions identitaires (le « sexe des anges » dirait Le Hir) plutôt que sur les enjeux géopolitiques essentiels ;

2 : Les identitaires ultra-nationalistes, qui propagent sans cesse la révulsion è l'égard des immigrants et des amérindiens, font objectivement le jeu des forces partitionnistes en rapetissant notre conception de l'État National à une mince bande de terre le long du Saint-Laurent ; la « ville maudite de Montréal-les-bigarrés »étant évidemment exclue de leur Arche de Noé. Le gouvernement fédéral voudrait-il détourner l'attention des Québécois de l'essentiel, qu'il ne ferait pas mieux.

3 : Les critiques souverainistes du Plan Nord en sont restés à de minables considérations partisanes anti-Charest , à des diatribes touchant la corruption et le bradage de nos ressources, à la promotion du PQ qui, à l'instar du savon de lessive Tide, serait le seul parti à pouvoir remettre de l'ordre dans la cabane et à« renforcer notre État » (sans savoir exactement où s'effectuera ce renforcement), le tout, sans aucune considération pour ce qui se passe humainement et géopolitiquement au Nunavik, comme si ce territoire et ses habitants nous étaient totalement étranger.

4 : Enfin, Le PQ lui-même, par sa doctrine de "gouvernance souverainiste" camoufle les véritables enjeux avec sa régression de programme au stade de la Révolution tranquille des années '60, avec ses demi-mots et ses restrictions mentales qui visent à reporter notre Indépendance Nationale à la fin de nos jours comme se plait à le démontrer la nouvelle recrue Daniel Breton.

Il nous faut absolument porter notre attention et nos efforts au Nord.

Merci de votre attention,

Jean-Pierre Bélisle, ll.m

(1) http://www.aadnc-aandc.gc.ca/aiarch...


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